30/03/2016

CONTRE LES INFECTIONS ORL

Une autre raison de pratiquer l’allaitement maternel

Selon une étude américaine, outre les autres bienfaits qu’on lui connaît déjà, l’allaitement maternel contribue aussi à réduire les taux d’infections Orl chez les bébés.

Cela fend parfois le cœur d’entendre son bébé tousser. Angines, otites, rhinos, oreillons... même les affections bénignes peuvent être très douloureuses chez les tout-petits. Des pleurs, des nuits agitées, la douleur accompagne de très nombreuses maladies infantiles. Selon les médecins, la zone « nez gorge oreilles » est la cible privilégiée de nombreux virus et bactéries. Les troubles Orl (Oto-Rhino-Laryngologie) constituent ainsi l'une des premières causes de consultation pour le bébé. Il n'est pas acceptable de laisser les enfants souffrir alors qu'il existe de nombreux moyens pour les soulager. Au rang de ces moyens, l’allaitement maternel dont les recherches scientifiques prouvent l’indéniable supériorité. Une étude de l’University of Texas Medical Branch à Galveston établit que l'allaitement maternel contribue aussi à réduire les taux d'infections Orl chez les bébés, en particulier de l’oreille rapporte www.santelog.com

Menée sur la période d’octobre 2008 à mars 2014, cette étude américaine, relève que les taux d'infections de l'oreille pendant la première année de vie de l’enfant diminuent, globalement, en comparaison des incidences issues de précédentes études menées à la fin des années 1980 et 1990 : de 18 à 6% chez les enfants âgés de moins d’1 mois, de 39 à 23% chez les enfants âgés de 3 mois, et de 62 à 46% chez les enfants âgés d’1 an. Pour comprendre cette réduction des taux d’infection et les expliquer, les chercheurs ont regardé quel pouvaient être les facteurs positifs. Sur cette période 2008-2014, l’étude a suivi 367 bébés, au départ âgés de moins d’un mois et ont pris en compte les antécédents médicaux familiaux, en particulier d’infections ORL et de l'oreille, de tabagisme et le mode d’allaitement de l’enfant. Des échantillons de mucus, du nez et de la gorge ont été régulièrement prélevés chez les petits participants. De plus, les parents informaient les chercheurs des signes d’infection, chez l’enfant, de l'oreille ou des voies respiratoires supérieures. Un médecin de l'étude examinait alors le bébé dans les 5 jours.

…Et la mort prématurée

bébé qui tête.jpgL’analyse montre que les principaux facteurs de réduction de ce type d’infections, sont : l'allaitement maternel, la vaccination (peut-être comme co-facteur d’un bon suivi médical de l’enfant), le taux de tabagisme au foyer. Ainsi, l’absence d’allaitement maternel apparaît comme un facteur majeur de risque d'infections de l'oreille explique le Dr Tasnee Chonmaitree, professeur de Pédiatrie : « L'allaitement maternel prolongé est associé à une réduction significative des rhumes et infections de l'oreille ». Le praticien ajoute : « Il est probable que les interventions médicales développées au cours des dernières décennies, comme l'utilisation des vaccins contre la pneumonie et la grippe et que la diminution du tabagisme, aient également contribué à réduire l'incidence des infections Orl chez l’enfant ».  Les auteurs rappellent que l’otite moyenne aiguë est l'une des infections infantiles les plus courantes et la principale cause de consultations pédiatriques. Enfin, l’incidence d’infections de l'oreille avant l’âge de 6 mois augmente le risque de récidive plus tard dans la vie.

Les multiples bénéfices de l’allaitement maternel se recrutent autant au plan sanitaire qu’économique. « Breast is best » car si pour l’enfant, c’est la première arme contre le risque de décès prématuré et contre la maladie et même un rempart contre la pauvreté, c’est aussi un investissement durable en ses capacités physiques, cognitives, et sociales. En effet, affirment les médecins, l’allaitement maternel est un moyen les plus simples, les plus sains et les moins coûteux pour s’assurer que les besoins nutritionnels du nourrisson sont couverts. Selon l’Oms et l’Unicef, si tous les bébés étaient nourris exclusivement au sein dès la naissance et durant les six premiers mois, un million de vies seraient sauvées chaque année dans le monde. Au Cameroun où seulement 20% des enfants allaités au sein, ce sont environ 33% des enfants de moins de 5 ans affectés par le retard de croissance qui seraient sauvés ; ce sont également 44% d’enfants qui seraient sortir des griffes de la malnutrition dont les conséquences sont parfois irréversibles. Soit 60 000 enfants qui protégés d’une mort prématurée.

Nadège Christelle BOWA

Source Le Messager du mercredi 30 mars 2016

 

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