14/10/2015

OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE

Des Ong au Cameroun raffermissent leur position

Pour ces organisations, il faut pousser les politiques à avoir plus de volonté. Surtout après l’échec constaté dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).

jnmap.jpgAu Cameroun, les cibles nationales des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) n’ont pas été atteintes. Globalement, l’augmentation de la production est un impératif pour la sécurité alimentaire du pays pour réduire l'extrême pauvreté et la faim (Omd1). Malgré les indicateurs encourageants pour assurer l'éducation primaire pour tous (Omd2), de fortes disparités existent entre les différentes régions du pays. En dépit des efforts consentis dans le domaine de la santé (Omd 4, 5 et 6), la cible nationale n’est pas atteinte à l'horizon 2015. Afin de donner comme une seconde chance à des pays dans la même situation que le Cameroun, mais davantage pour booster les dynamique impulsée par les Omd pour répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde, les dirigeants du monde ont élaboré un programme ambitieux pour l'après-2015.

Intitulé : « Transformer notre monde : le programme de développement durable à l’horizon 2030 », ce programme s'articule autour de 17 objectifs mondiaux pour le développement durable et aborde de nombreuses problématiques tels : mettre fin à la pauvreté et à la faim, améliorer la santé et l’éducation, bâtir des villes plus durables, combattre les changements climatiques et protéger les océans et les forêts. Par crainte d’assister à un échec comme à la conclusion des Omd, la société civile au Cameroun a pris le taureau par les cornes. Sous l’impulsion de la Cameroon National Association For Welfare (Camnafaw), une Ong de santé camerounaise, une vingtaine d’organisations se sont mises ensemble. Elles organisent depuis peu, une série de rencontres qui ont pour but  « …de favoriser la création d’un cadre de concertation entre les organisations de la société civile et les pouvoirs publics avec l’addition des parlementaires pour permettre à la société camerounaise de se préparer par rapport aux nouveaux Objectifs de développement durable », explique Achille Ntamag, Secrétaire général du Bureau exécutif national de la Camnafaw.

Santé de la reproduction

L’objectif précise Emmanuel Ngappe, directeur exécutif, « est de former un bloc afin qu’ensemble, on puisse pousser le gouvernement à améliorer certaines conditions de nos populations. Il faut que celles-ci soient en bonne santé pour être productives. La pauvreté est ambiante. Il va falloir peut-être pas l’éradiquer totalement, mais au moins amener une majorité à avoir de quoi survivre». Entre autres problèmes évoqués, la question de la santé sexuelle et reproductive et les droits y afférents « qui sont encore pour nous un nouveau challenge. La société civile voudrait se préparer à être comme le bras armé du gouvernement camerounais lorsque ses différents défis vont se mettre en œuvre », renchérit Achille Ntamag. Parmi les défis, le Plan d’action de Maputo qui peine à être mis en œuvre. Or, certains de ces éléments se retrouvent dans les Odd. Ces organisations entendent se réapproprier ce Plan pour l’actualiser de 2015 à 2030.

La santé de la reproduction occupe une place prépondérante dans leur agenda.  Car, selon les statistiques le taux de Mortalité maternelle est de 782 décès pour 100 000 naissances vivantes. « L’on a tendance à ignorer les conséquences sociales dramatiques de cette situation », regrette Paul Atangana Ondobo, directeur des programmes. L’avortement reste un problème majeur au Cameroun car il contribue entre 20 et 40% aux taux de mortalité maternelle. Seules 34% des femmes enceintes font leurs 4 consultations prénatales ; 64%  d’accouchements assistés; 59,7% des femmes de 20 à 40 ans accouchent dans un établissement de santé. Cette situation est confortée par le paludisme, première cause d’avortement spontané ; la faible prévalence contraceptive, la fécondité précoce qui reste élevée à 15-19 ans et l’environnement socio-juridique peu favorable.

 

Nadège Christelle BOWA

sources: Le Messager n°4428 du vendredi 9 octobre 2015

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