07/04/2017

Comprendre le dividende démographique


Santé de reproduction 

 

Cinquante questions  vont permettre de vulgariser ce concept qui encourage entre autres la baisse de la fécondité en Afrique.          

Par Paulette Ndong    

Un ouvrage  sur la simplification de la compréhension du dividende démographique va voir le jour en Afrique. A partir de cinquante questions, des chercheurs africains espèrent vulgariser et simplifier cet outil de développement qui tient ses racines de l’économie. D’une manière simple, il se présente comme la période au cours de laquelle ceux qui produisent la richesse sont plus nombreux que ceux qui en dépendent. Les producteurs ici renvoient aux adultes dont la tranche d’âge est comprise entre 15 et 64 ans. «C’est la tranche où le taux de dépendance est relativement bas, vu la forte concentration dans la tranche d’âge d’adultes», explique le démographe Parfait Eloundou, lors d’un atelier qui s’est tenu vendredi dernier à Yaoundé avec les membres du Réseau des journalistes pour la santé et le développement (Rejosade). 

En fait, ce qui faut savoir c’est que grâce à ce taux bas de dépendance, les sociétés ont à ce moment une meilleure opportunité d’épargner et d’investir dans le développement socioéconomique. La santé maternelle et infantile, par exemple, peut s’améliorer à la suite d’une réduction du nombre moyen de grossesses et particulièrement des grossesses à risques (accouchements rapprochés, précoces, multiples ou tardifs). 

Vu sous cet angle de réduction de la fécondité, la notion de dividende  démographique rejoint donc la théorie de la planification familiale qui est «Cet ensemble de mesures va permettre à plusieurs familles africaines d’avoir le nombre d’espacements de naissances désirées au moment voulu», souligne l’universitaire Gervais Beninguisse, coordonnateur de la cellule Care-Ifa.  

A en croire ces membres du Réseau africain pour la recherche démographique en Afrique centrale (FraNet), la réduction rapide de taux de fécondité est un début de solution pour la croissance économique mais aussi pour le bien-être des familles. «L’Afrique est entrée dans sa phase de transition démographique avec un passage de la fécondité moyenne de 5,7 à 4,7 enfants par femme entre les années 1990 et 2015», renseignait le Pr Eloundou au cours d’un atelier de formation sur le sujet en 2016. 

L’atelier fait suite à la demande du Réseau des journalistes en Santé et de Développement (ex-réseau des journalistes pour l’application du plan d’action de Maputo), qui lors de la séance de restitution de la septième conférence africaine sur la population par la présidente Adrienne Engono Moussang, journaliste au quotidien Mutations, qui avait participé à la conférence de Pretoria du 30 novembre au 5 décembre 2015, avait exprimé le besoin d’en savoir plus. La doléance a été portée au Pr Eloundou qui a décidé, avec l’aide de Unfpa, de L’Iford, à travers de Cellule d’appui à la recherche et l’enseignement des institutions d’Afrique francophone (Care-Ifa) à organiser ce premier atelier. 

Source : Mutations N°4346 du mardi 04 avril 2017       

 

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