20/07/2015
SANTE PUBLIQUE
Le poids des grèves du personnel médical sur les malades et leur famille
L’arrêt de travail dans les hôpitaux publics au Cameroun a des conséquences néfastes inestimables.
Un préavis de grève a été déposé auprès des administrations concernées le 22 avril dernier. Dès le 11 mai, seules les urgences et la maternité seront fonctionnelles dans les hôpitaux publics de Yaoundé et de Douala. Ceci n’exclut pas l’implication des formations sanitaires d’autres villes au Cameroun. Un autre mouvement de grève depuis plus de cinq ans. Un de trop peut-être. Mais pour quels résultats ?
« La souffrance des malades. Sans plus », clame un responsable au ministère de la Santé publique (Minsanté). Visiblement très remonté par cet autre arrêt de travail qui va encore paralyser les hôpitaux. Personne n’ignore cela. « Ce n’est souvent pas beau à voir. Puisque même les équipes affectées pour le service minimum aux urgences et à la maternité pendant la période de grève, sont en nombre insuffisant. D’habitude, nous devons aller gonfler les rangs pour les revendications à hors des pavillons. Il y a alors engorgement. Les interventions ne suivant pas toujours, les décès surviennent plus qu’en temps normal », soupire une infirmière à l’hôpital central, préparée pour le débrayage du 11 mai prochain. Celle-ci, sous le sceau de l’anonymat, incrimine les pouvoirs publics. « Ils nous considèrent comme des moins que rien. Or l’hôpital fonctionne parce que nous existons. Même les médecins sont souvent aussi obligés d’arrêter le travail parce qu’ils ne peuvent pas continuer de consulter les malades pendant que nous manifestons», ajoute-t-elle.
« La souffrance des malades. Sans plus », clame un responsable au ministère de la Santé publique (Minsanté). Visiblement très remonté par cet autre arrêt de travail qui va encore paralyser les hôpitaux. Personne n’ignore cela. « Ce n’est souvent pas beau à voir. Puisque même les équipes affectées pour le service minimum aux urgences et à la maternité pendant la période de grève, sont en nombre insuffisant. D’habitude, nous devons aller gonfler les rangs pour les revendications à hors des pavillons. Il y a alors engorgement. Les interventions ne suivant pas toujours, les décès surviennent plus qu’en temps normal », soupire une infirmière à l’hôpital central, préparée pour le débrayage du 11 mai prochain. Celle-ci, sous le sceau de l’anonymat, incrimine les pouvoirs publics. « Ils nous considèrent comme des moins que rien. Or l’hôpital fonctionne parce que nous existons. Même les médecins sont souvent aussi obligés d’arrêter le travail parce qu’ils ne peuvent pas continuer de consulter les malades pendant que nous manifestons», ajoute-t-elle.
Le rythme n’est bien sûr pas le même au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé par exemple, du fait de son statut (autonomie financière). « Nous accompagnons comme nous pouvons nos confrères et consœurs des hôpitaux publics. Mais nous ne pouvons pas totalement arrêter le travail. Chacun est à son poste étant donné que beaucoup d’entre nous sont des travailleurs recrutés par le Chu. Il n’y a environ que 150 personnes venues du ministère de la Santé publique », mentionne une infirmière de cet hôpital. Mais l’arrêt de travail dans d’autres hôpitaux ne manque pas d’affecter aussi le Centre hospitalier universitaire de Yaoundé très souvent débordé des patients pour une capacité pas toujours adéquate.
Ces débrayages ont laissé pas mal de tristes souvenirs aux usagers qui les racontent avec beaucoup d’amertume. « Quand on compte le nombre de fois que le personnel médico-sanitaire a fait grève au Cameroun, on se demande si le gouvernement en mesure l’impact sur la population. J’ai failli perdre mon fils en 2012. Il devait être opéré de toute urgence suite à une occlusion intestinale. Si je n’avais pas eu les moyens financiers et un véhicule pour le conduire dans une formation sanitaire privée, il serait mort», se remémore un parent. Un autre malade ne cache pas sa colère. « Le médecin ne m’a pas reçu en 2013 alors que je venais de l’Ouest pour son rendez-vous qu’il m’avait fixé lui-même. J’ai été obligé d’attendre le mois suivant, étant donné que ce spécialiste est très sollicité. Imaginez la conséquence sur l’évolution de mon mal ! », S’indigne-t-il.
Classification professionnelle
Au ministère de la Santé publique ces désagréments sont bien perçus. Cependant : « ces syndicalistes veulent distraire l’opinion. Nous devons encore bien restituer l’histoire de la fête du travail. Être syndicaliste c’est aussi pouvoir présenter un bilan d’activités chaque année en prélude au 1er mai. Celui des personnels médico-sanitaires ne porte qu’un seul point chaque année : les grèves pour des revendications », susurre une source au (Minsanté). Ici, le préavis de grève a été déposé, mais comme ça commence à être ennuyeux, tout ceci est qualifié d’agitation. « Aujourd’hui ce sont d’autres personnes (malades) qui souffrent pendant que eux ils appellent à la grève. J’espère qu’à leur tour, ces grévistes ne seront pas malades. Ils ne mesurent pas les dangers de leur mouvement sur des Camerounais et même des étrangers malades. Il y a quelques jours, ils ont défilé avec des tenues achetées par le budget du ministère de la Santé publique. Ils ont ripaillé à tel point que beaucoup de ceux qui étaient de garde n’ont pas pu aller au travail le soir et le lendemain du 1er mai. Pourquoi n’ont-ils pas posé leurs revendications sur la table. Des revendications qui ne sont pas du seul ressort du ministère de la Santé », se déchaîne cette même source qui a requis l’anonymat.
Un discours que les syndicalistes n’acceptent pas. Eux qui pensent que leur objectif n’a jamais été de nuire aux malades encore moins à une autorité quelconque. Mais améliorer les conditions de travail de ceux qui font la force des formations sanitaires du pays. Une liste de revendications à 16 points comprenant entre autres l’amélioration des salaires, le paiement des quote-parts, la classification professionnelle.
Adrienne Engono Moussang
Classification professionnelle
Au ministère de la Santé publique ces désagréments sont bien perçus. Cependant : « ces syndicalistes veulent distraire l’opinion. Nous devons encore bien restituer l’histoire de la fête du travail. Être syndicaliste c’est aussi pouvoir présenter un bilan d’activités chaque année en prélude au 1er mai. Celui des personnels médico-sanitaires ne porte qu’un seul point chaque année : les grèves pour des revendications », susurre une source au (Minsanté). Ici, le préavis de grève a été déposé, mais comme ça commence à être ennuyeux, tout ceci est qualifié d’agitation. « Aujourd’hui ce sont d’autres personnes (malades) qui souffrent pendant que eux ils appellent à la grève. J’espère qu’à leur tour, ces grévistes ne seront pas malades. Ils ne mesurent pas les dangers de leur mouvement sur des Camerounais et même des étrangers malades. Il y a quelques jours, ils ont défilé avec des tenues achetées par le budget du ministère de la Santé publique. Ils ont ripaillé à tel point que beaucoup de ceux qui étaient de garde n’ont pas pu aller au travail le soir et le lendemain du 1er mai. Pourquoi n’ont-ils pas posé leurs revendications sur la table. Des revendications qui ne sont pas du seul ressort du ministère de la Santé », se déchaîne cette même source qui a requis l’anonymat.
Un discours que les syndicalistes n’acceptent pas. Eux qui pensent que leur objectif n’a jamais été de nuire aux malades encore moins à une autorité quelconque. Mais améliorer les conditions de travail de ceux qui font la force des formations sanitaires du pays. Une liste de revendications à 16 points comprenant entre autres l’amélioration des salaires, le paiement des quote-parts, la classification professionnelle.
Adrienne Engono Moussang
11:21 Publié dans Enquêtes et reportages | Lien permanent | Commentaires (0)
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