09/08/2016

SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIF

318 milliards de dollars pour le nouveau Plan d’Action de Maputo

sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine.jpgValidé lors du dernier sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine, ce nouveau plan cherche à avancer le continent vers la réalisation de l'objectif de l'accès universel aux services de santé sexuelle et de reproduction en Afrique pour la période 2016-2030.

 

Il s’agit d’un plan à long terme pour la période allant jusqu'en 2030, s’articulant sur neuf domaines d'action qui sont : l'engagement politique, le leadership et la gouvernance; la législation sur la santé; le financement et les investissements dans la santé ; le renforcement des services de santé et développement des ressources humaines; les partenariats et les collaborations; l'information et l’éducation ; la responsabilité et le suivi et l’évaluation ; l’investissement dans les populations vulnérables et marginalisées et l’amélioration de la santé sexuelle et les droits liés à la reproduction (Sdsr) pour les adolescents et les jeunes. Pour les gouvernements africains, la société civile, le secteur privé et tous les partenaires de développement multisectoriels, l’objectif global de ce Plan d’action est d'unir leurs forces et de redoubler d'efforts afin qu’ensemble, la mise en œuvre effective du Cadre stratégique continental sur la Sdsr soit réalisée afin de mettre un terme aux décès maternels, néonatals, infantiles et des  adolescents qui  sont  évitables.

Egalement de renforcer l'utilisation des contraceptifs, de réduire les taux des avortements à risque, de mettre fin au mariage des enfants, d’éliminer les pratiques traditionnelles néfastes telles que la mutilation génitale des femmes, d’éviter la violence sexiste et d’assurer l'accès des adolescents et des jeunes à la Ssr d’ici 2030 dans tous les pays d'Afrique. La cible prioritaire de ce plan se trouve donc être : les Femmes en âge de procréer; Nouveau-nés; Enfants, adolescents et jeunes tant dans les zones rurales qu’urbaines; Populations mobiles, rurales, urbaines et transfrontalières; Personnes déplacées et autres groupes  marginalisés. A raison d’après Paul Dieudonné Atangana Ondobo, directeur des programmes à la Cameroon National Association for Family Welfare (Camnafaw), une organisation Non-Gouvernementale à but non lucratif de promotion de la santé et des Droits Sexuels et Reproductifs.

Cameroun

Selon ce dernier, si dans le monde la mortalité des enfants recule de façon spectaculaire, cette tendance globale recouvre de fortes disparités selon les pays, ceux de l’Afrique restant à la traîne. au Cameroun par exemple rappelle-t-il, le taux de mortalité des enfants de moins de 5ans est de 122 pour 1000 naissances vivantes, alors que  le ratio de mortalité maternelle est passé de 430 à 782 décès pour 100 000 naissances vivantes. On a encore en mémoire les affaires Koumatékel et Dr Hélène Ngo Kana, ce médecin décédée dans de conditions tragiques. Pour ce qui est du mariage des enfants, sur les 20 premiers pays dans le monde où la pratique est courante, 15 sont africains. Les données de l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples (Eds-Mics 2011) montre qu’au Cameroun, 17 % des femmes de 25-49 ans ont été mariées l’âge de 15 ans; 45 % étaient déjà en union avant 18 ans.

Un total de 318 milliards de dollars sera nécessaire de 2016 à 2030 pour répondre aux besoins de la Srmnia sur le continent tandis que 182 milliards de dollars sont nécessaires pour couvrir les besoins non satisfaits. Au Cameroun, la société civile se veut partie prenante dans l’atteinte des objectifs fixés par le Plan d’action de Maputo rénové surtout que qu’ils cadrent avec les Objectifs de développement durable (Odd). Conduite par la Camnafaw, la coalition nationale des Organisations de la société civile en faveur de la santé sexuelle et droits y afférents a organisé le vendredi 5 août dernier à Yaoundé, un atelier d’élaboration et d’ajustement de sa stratégie de  plaidoyer aux nouveaux cadres de politiques (Odd Pam rénové).

Nadège Christelle BOWA

Source: Le Messager n°4634 du mardi 9 août 2016

 

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