20/07/2015

ROUGEOLE

Le Cameroun en situation d’épidémie

 
Le gouverneur de la région du Nord-ouest a instruit une campagne de vaccination pour la riposte dans son territoire qui compte déjà 106 cas.

 
L’information a été apprise sur les ondes de la Cameroon Radio Television (Crtv), station régionale du Nord-ouest à Bamenda vendredi dernier ; 106 cas de rougeole ont été notifiés dans 11 districts de santé de cette région. Deux des malades sont décédés et 85 autres sont sous traitement. Le gouverneur de ladite région, Adolphe Lélé  Lafrique, a instruit une campagne de vaccination dans les districts de santé affectés pour freiner l’évolution de l’épidémie.
Le Nord-ouest n’est pas la seule région à être frappée par l’épidémie de rougeole. Des cas ont été aussi enregistrés dans les régions du Centre. Récemment, un journal signalait que 150 cas avaient été notifiés dans la région de l’Ouest entre avril et juin 2015. Depuis une dizaine d’années, l’on a des épidémies de rougeole qui se signalent chaque dans différents coins du pays.  Selon les autorités sanitaires, 725 cas de rougeoles ont été signalés en 2014 pour  16 décès.
La rougeole est une maladie très contagieuse qui affecte principalement les enfants. Elle se manifeste par une forte fièvre qui peut atteindre 40°C, une conjonctivite accompagnée de l’écoulement des larmes aux yeux ; le malade a aussi un écoulement nasal et la toux. Il apparaît également des petites tâches blanchâtres sur la peau du patient. Elle est mortelle. Mais la vaccination permet de la prévenir ou tout au moins de l’atténuer si elle survient.
Le vaccin contre la rougeole est parmi les onze administrés gratuitement aux enfants de zéro à onze mois par le Programme élargi de vaccination (PEV). Cependant, selon le Dr Julius Ntamah, le chef d’unité régionale du pour le Nord-Ouest, cité par la Crtv Bamenda : « Jusqu’ici nous avons identifié cinq village du district de santé de Benakouma touchés par l’épidémie de rougeole. La cause principale de la résurgence de cette épidémie dans le Nord-ouest c’est la faible couverture de la vaccination de routine. Je profite de cette antenne pour exhorter les parents de tout mettre en œuvre pour que tous les enfants de zéro à onze mois complètent leurs calendriers de vaccination ».
Le rejet de la vaccination est manifeste au Cameroun depuis un certains nombre d’années. Les croyances religieuses, sociales et culturelles font que des parents n’acceptent pas facilement de faire vacciner leurs enfants contre des malades pourtant évitables par ce geste. Cette situation a placé le Cameroun parmi les pays exportateurs de la poliomyélite. Il y est resté pendant presqu’un an (Octobre 2013-juillet 2014). Il lui a fallu organiser  plusieurs campagnes de vaccination pour la riposte. L’entrée et la sortie du pays étaient même soumises à la présentation d’un carnet de vaccination contre la poliomyélite. Ainsi l’on redoute déjà de vivre la même chose avec la rougeole.
Adrienne Engono Moussang

SANTE DE REPRODUCTION

Le Cameroun à la recherche des financements
 
Le ministre de la Santé publique l’a confié mercredi au cours du lancement de la semaine du repositionnement de la Pf. 

« Ton avenir, ton choix, ta contraception » est le thème de la semaine du positionnement de la planification familiale (Pf) au Cameroun. Cette semaine est un moyen de sensibilisation du public sur la place qu’occupe la planification familiale.

En fait, 782 femmes sur 100.000 décèdent en voulant donner la vie, d’après l’enquête de santé de 2011. Pour inverser cette tendance, le Cameroun s’est doté (pour 2014-2020) d’un Plan national de santé maternelle, néo-natale et infantile, avec pour objectif d’atteindre le taux 30% de recours à la planification familiale d’ici 2020. Le financement de ce plan est de 37 milliards Fcfa. 52% ont été mobilisés par des partenaires au développement. Jusqu’ici, le gouvernement camerounais n’a pu réunir que 20%, moins de 8 milliards Fcfa. 45% environ restent à trouver.
Or, selon le ministre de la Santé publique (Minsanté), André Mama Fouda, la Pf n’est pas une limitation des naissances mais un ensemble de moyens permettant à un couple d’espacer les grossesses afin de donner à la mère plus de temps pour bien s’occuper de son bébé. La planification familiale préserve aussi la femme des grossesses et des accouchements à risque. Donc des décès pendant les enfantements. Les spécialistes de la santé sont tous d’accord que la situation alarmante des décès des femmes et des bébés vécue au Cameroun est le résultat de l’échec de la politique de contraception. Des organisations de la société civile portent régulièrement des plaidoyers en faveur d’une ligne budgétaire permanente pour l’achat des préservatifs et par-là pour une planification familiale plus efficace. Ces Ong condamnent la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur en matière de Pf.
Des études concordantes des chercheurs montrent que si la réponse est donnée à tous les besoins en moyens modernes de contraception, la mortalité maternelle va baisser de 20% au moins tandis que  les grossesses non-désirées et précoces, qui sont les principales causes de la mortalité maternelle vont régresser de 75%.
Face à la presse mercredi dernier à Yaoundé, André Mama Fouda a lancé un appel en direction  des âmes de bonne volonté des secteurs privé et civil. Il leur a demandé de s’impliquer afin de gagner le pari face aux grosses non-désirées et aux avortements. Le Minsanté a quand même annoncé que le gouvernement camerounais va acheter des préservatifs masculins et féminins en nombre important. Sans pour autant dire le montant de l’enveloppe allouée pour cette tâche. La semaine de sensibilisation sur le positionnement de la planification familiale s’achève ce vendredi. 
Adrienne Engono Moussang

LUTTE CONTRE LA POLIOMYELITE

Un nouveau vaccin introduit au Pev
 
Il sera inoculé aux enfants de trois mois et demi dès le 15 juillet prochain.
 
La cérémonie de lancement officiel du Vaccin polio injectable  (Vpi) aura lieu le 15 juillet prochain à Yaoundé. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda. C’était ce mercredi  au cours d’un point de presse.
Ce nouveau vaccin  qui est le cinquième introduit au Programme élargi de vaccination (Pev) depuis 2004 n’est pas nouveau dans le monde. Mais  a nuancé le ministre, il est administré dans des pays qui ont éradiqué le poliovirus sauvage de leur territoire. Le Cameroun a réussi à acquérir ce statut il y a un an. Ceci après une épidémie qui s’est étalée  d’octobre 2013 à juillet 2014. Neuf cas de polio ont alors été détectés. Ce qui a conduit à des campagnes de vaccination de riposte sur l’ensemble du territoire et certaines fois, en synchronisation avec des pays voisins comme le Nigeria.
Cette mobilisation qui s’est faite grâce aux partenaires comme l’Alliance internationale pour la vaccination (Gavi), l’Organisation mondiale pour la santé (Oms), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la Fondation Clinton, la société civile et les médias a porté des fruits.
Une fois sorti de cette zone qui n’a pas manqué de causer des désagréments à bon nombre de citoyens  quand on sait qu’il n’était pas possible pendant cette période, de sortir du pays ou d’y entrer sans prouver qu’on s’est vacciné, il faut se maintenir au rang des pays moins dangereux. L’introduction du Vpi répond alors à cette préoccupation. Lui  (Vip) qui, à en croire le Dr Marie Kobela, secrétaire permanente du Pev,  réduit en même temps  la résurgence la vulnérabilité mondiale au poliovirus sauvage et facilite l’interruption de la flambée du type2 en garantissant une réponse unitaire plus rapide.  Sil faut dire qu’en 2012 l’Oms a inscrit l’achèvement de la circulation de la poliomyélite comme urgence de santé mondiale. 2018 a été arrêtée comme année butoir pour l’atteinte de cet objectif.
A cet effet, dans un premier temps, le Cameroun qui a introduit le Vaccin polio injectable dans le programme élargi de vaccination sur l’ensemble du territoire, va l’inoculer en même temps que le Vaccin polio oral à tous les enfants âgés de trois mois et demi. Le Vip ne va pas tout de suite remplacer le Vpo. Le processus de ce remplacement va graduellement s’opérer jusqu’en 2018.
Mais des préoccupations remontent quant à la faisabilité de cette opération. Le Vpo est moins cher et plus pratique  que le Vpi qui lui a besoin de seringue et de personnel qualifié pour son administration.  Le ministre de la Santé publique a insisté pour que le personnel sanitaire prenne ses responsabilités lors des séances de vaccination afin que le polio soit définitivement un vieux souvenir au Cameroun. Il a aussi appelé les parents à accepter de faire vacciner leurs enfants.
 
Adrienne Engono Moussang