12/01/2016

PRISE EN CHARGE DES MALADES

L’aveu d’impuissance des médecins

Leg : Il faut faire quelque chose pour la mère et l’enfant

Les personnels de santé du Cameroun ont fait leur mea culpa quant à leur capacité à réduire le taux de mortalité maternel et infantile.

 

sidonie-et-sa-fille-flora-a-l-hopital.jpgAvec des ressources humaines non-équitablement réparties sur l’ensemble du territoire national et en nombre insuffisamment, des équipements vétustes, et des centres de santé à la recherche d’accréditation, les responsables de la santé du Cameroun avouent leur impuissance à sauver les vies des mères et des enfants dès les premiers moments de la naissance, explique la responsable des centres intégrés de santé pour le Minsanté. Elle prenait ainsi part à l’atelier de consultation sur le mécanisme mondial de financement pour la santé de chaque femme et chaque enfant. D’ailleurs ajoute-t-elle, pour la période allant de 1991 à 2001, 7 000 sur 900 000 continuent de mourir des suites d’accouchement avec à la clé la mort d’environ 50 000 bébés. Des chiffres qui donnent froid au dos et pour lesquels les participants de Yaoundé appellent à une réduction.

Aussi, lors des assises qui se sont ouvertes hier et qui s’achèvent ce jour, le professeur Mbu, responsable de la santé familiale du ministère camerounais de la santé, la mortalité maternelle et infantile s’est voulu plus que préoccupé. Tel qu’il l’a précisé, 380/400 000 naissances sont des cas de mortalités intra-hospitalières. Encore que les cas de complication faisant appel aux transfusions sanguines sont de plus en plus importants et peinent à être facilement gérés, conclut-il.

Le septentrion en zone rouge

Les régions de l’Extrême-nord, du Nord et de l’Adamaoua sont les plus touchées en ce qui concerne la mortalité infantile et maternelle. Le rapport du Minsanté précise que 20% des enfants de moins de cinq ans meurent avant leur cinquième année. Soit environ 191 et 168 décès pour 1000 naissances vivantes comparativement à la moyenne nationale qui est de 122/1000. Il s’agit par ailleurs dans laquelle les accouchements médicalement assistés s’élèvent à 21,8 %.

Le ministre de la santé, André Mama fouda, les membres du Gouvernement et la directrice des opérations de l’organisation mondiale de la santé (Oms) ont dès lors soutenu le Global Financing Facility -GFF-  qui est le mécanisme de financement mondial mis en place par le groupe de la banque mondiale en septembre 2014. Il s’agit d’une plate-forme regroupant les principaux bailleurs de fonds qui interviennent dans 63 pays en développement. Aussi, le GFF a pour ambition de soutenir les actions prioritaires afin de réduire les décès évitables des mères, nouveaux nés, d’enfants et des adolescents en améliorant la qualité de vie des femmes d’ici 2030.

Hervé Ndombong

Publié dans Quotidien Emergence N°613 du Mardi 27 Octobre 2015

26/10/2015

URGENCES EN SANTE

Des spécialistes des médias s’imprègnent de cette notion

C’était au cours d’une séance de restitution de deux formations vendredi dernier à Yaoundé.

jnmap1.jpgLes journalistes, membres du Réseau pour l’application du Plan d’action de Maputo (Jnmap),  se sont retrouvés vendredi 16 octobre dernier à Yaoundé. Autour d’Adrienne Engono Moussang, présidente dudit Réseau qui restituait ainsi deux formations reçues à Abidjan en Côte d’Ivoire. Lesdites formations  initiées entre autres  par la Fédération mondiale des journalistes scientifiques et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) reposaient sur le traitement de l’information sur les urgences en santé, Ebola et les maladies infectieuses.  Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), l’urgence en santé est toute situation qui a un impact sur la santé publique. Par conséquent  son traitement nécessite  des précautions pour le journaliste qui doit se  garder de  courir après le scoop, va répercuter la nouvelle formatrice.

«L’information en santé n’obéit pas à la règle du scoop. Il faut la recouper et s’assurer qu’elle est vraie», martèle-t-elle en présence des membres du Réseau et de Caroline Mpelle, représentante du directeur des programmes de la l’Association camerounaise pour le bien-être familial (Camnafaw), partenaire de Jnmap. Les situations de guerre, d’inondation ou de catastrophe doivent être traitées avec délicatesse. «Le journaliste ne doit pas créer la psychose au sein de la population. L’égocentrisme n’a pas sa place en santé publique », poursuit la panéliste.

Les participants venus des quotidiens Emergence, Le Messager, Mutations, de l’hebdomadaire Diapason et des chaînes de radios urbaines ont insisté sur la question de la disponibilité des sources crédibles au Cameroun. Un problème souvent difficile à contourner surtout en cas d’urgence en santé, quand on sait que le silence à la presse est souvent le mot d’ordre. Comment donc faire ? Travailler en réseau peut être une solution, même sur le plan international.

 

Après ces échanges fructueux qui ont été appréciés par tous, les membres du Réseau des journalistes de Maputo (Jnmap) projettent d’organiser une série de formations, séminaires nationaux, régionaux et sous-régionales qui  les aideront et autres journalistes à acquérir plus de connaissances sur ce type de thématiques.

Il faut signaler que Réseau des journalistes de Maputo en anglais Journalists Network for Maputo Action Plan (Jnmap)  a été créé en 2012 pour l’appropriation par les hommes et femmes des médias du plan d’action de Maputo qui promeut les droits sexuels et reproductifs.

Paulette Ndong

sources: Mutations 

 

 

15/10/2015

MORTALITE NEONATALE

Le taux de décès d’enfant donne des frissons

Leg : La société civile interpelle l’Etat

Le Gouvernement est appelé à réagir.

Alors que le taux de fécondité est de 5,1 enfants par femmes, nombreux sont ces enfants qui continuent de mourir à la naissance. Rien qu’en 1998, 430 bébés sur 100 milles naissances perdaient la vie. En 2011, c’est 782 enfants de moins de cinq ans, moins que les 350/100 000 enregistrés en 2015. Quatre plutôt, on comptait environ 62 décès pour 100 naissances chez les moins d’un an au Cameroun. Ces chiffres se situent loin derrière les 80/1000 décès enregistrés courant 1998.  Des décès qui sont souvent le fait de la situation de pauvreté, des avortements ou des accouchements  à risque qui concernent les femmes âgées entre 15 et 49. Tout fait qui, selon la Cameroon National Association for Family Welfare (Camnafaw) et les autres organisations de protection de la santé maternelle et infantile, membre de la société civile, est assez grave. Encore qu’il s’agit de millions de vies qui disparaissent, apprend-on le 02 octobre dernier à Yaoundé.

Selon Désiré Atangana Ondobo, le coordonnateur des programmes de la Camnafaw, il s’agit d’environ 20 à 40% des femmes en âge de procréer qui sont concernées. Tel qu’a tenu à le rappeler l’hôte du jour, « ces chiffres sont bien ceux rendus publics par le ministère de la santé » qui avoue que les objectifs du millénaires (Omd) fixés par les Nations unies n’ont pas été atteints dans le domaine de la santé, ce, comme d’autres pays du monde.

Changement de stratégies

Dans l’espoir que parvenir à renverser la tendance, la Camnafaw et les Ong qui militent pour l’amélioration de la santé interpelle les pouvoirs publics afin que ces derniers allouent au moins 15% du budget à la santé dans son ensemble. Par ailleurs, les organisations de la société civile (Osc) appellent les parlementaires à investir une partie du financement attribué dans le cadre de micro-projets  afin qu’il contribue à réduire les taux de mortalité néonatale et maternel.

C’est dans cette optique que la rencontre entre les membres des Osc, les sénateurs et les députés le 30 septembre 2015 et la concertation entre les Ong vendredi dernier ont eu lieu. Aussi ces Ong espèrent que les objectifs pour le développement durable (ODD) en matière de santé pourront être atteints. Ce, après l’échec des objectifs du millénaire pour le développement (Omd) qui arrivent à leur terme.

L’une des solutions dès lors est de permettre l’accès à la santé à tous en donnant les moyens aux uns et autres de mener une vie saine et de promouvoir le bien-être de tous à tous les âges. Aussi selon les membres des Osc présents, les ODD constituent donc un immense espoir depuis leur adoption le 25 Septembre 2015 par les États membres de l'ONU.

Hervé Ndombong

 

Sources : Emergence N° 597 du 06 octobre 2015