15/10/2015

MORTALITE MATERNELLE

Les parlementaires au chevet des femmes

Leg : Il faut surtout sauver les filles-mères

Afin de trouver  des réponses aux décès des femmes en âge de procréer, les députés et sénateurs ont pris part au plaidoyer organisé hier à Yaoundé.

20 à 40% des femmes en âges de procréer continue de mourir soit des suites d’avortements, soit d’un accouchement précoce ou alors tardif. C’est environ 783 décès pour 100 mille naissances, soit 59% des accouchements hors des formations hospitalières adéquates, selon le député Emah Etoundi. Tel que l’expliquera celui qui est par ailleurs le président du bureau exécutif national de la Cameroon National Association for Family Welfare (Camnafaw), l’essentiel de ces femmes se recrute parmi les filles-mères dont la majorité est encore scolarisé, ou qui vit dans la pauvreté. Aussi, c’est devant ce constat amer que les autres députés et sénateurs ont décidé hier d’accompagner la Camnafaw, la coalition des organisations de la société civile et des autres acteurs de la lutte contre les avortements et les grossesses à risque.

En réalité, l’objectif de l’atelier de ce 30 septembre 2015 était de parvenir à un plaidoyer en direction des parlementaires et surtout du Gouvernement dans le but de soutenir les actions de terrain pour la période 2016-2020, comme le précisera le secrétaire général de l’Ong. Mieux, a expliqué le président du bureau exécutif national, Emmah Etoundi dès l’ouverture des travaux, il est question de se mettre au niveau des objectifs de développement durable (Odd) qui interviennet désormais après les objectifs du millénaires pour le développement (Omd) dans le domaine de la santé qui afrrive à leur terme.

Aussi l’atelier de Yaoundé, au terme de la stratégie nouvelle mise ne place par la Camnafaw doit permettre d’«assurer au plus grand nombre de personnes l’accès aux services de la santé et aux droits sexuels et reproductifs (Sdsr) », selon le président du BEN. D’ailleurs, comme l’a indiqué ce dernier, cette rencontre  se situent dans l’espoir de parvenir à « une société camerounaise où chaque individu opère des choix informés dans un environnement favorable à la Sdsr ».

La demande sans cesse croissante

En prenant la parole, la sénatrice Marlyse Aboui a attiré l’attention des responsables de la Camnafaw sur les besoins en méthodes de contraception qui se font aussi bien pressantes dans la région de la région de l’Est que dans les autres neufs régions où l’Ong est officiellement représentée. Bien que la pauvreté, la sous scolarisation des femmes et surtout la présence des étrangers constituent des blocages à l’épanouissement de la femme en âge de procréer, il fait agir vite.

Toutefois, les responsables de l’association créée en 1987 ont précisé à la sénatrice de la région de l’Est sur l’effectivité d’un déploiement actuellement en cours dans les formations sanitaires, encore qu’environ 150 pairs éducateurs ont été formés. De plus ajoute l’équipe de Camnafaw, les équipes qui sont déjà présente sur le terrain avec le soutien  participation de l’association camerounaise pour le marketing sociale (Acms) sont opérationnelles. Il faut sauver le maximum de femmes possible selon la sénatrice.

Hervé Ndombong

 

Sources : Emergence N° 595 du 1er Octobre 2015

SANTE DE LA REPRODUCTION

La jeunesse au centre des préoccupations

Leg : Les jeunes doivent être mieux sensibilisés sur l’activité sexuelle

Selon les experts réunis le week-end dernier à Yaoundé, les jeunes font face au défi de son accès au moment où persistent de nombreuses menaces.

Au rang des maux qui minent la santé de la reproduction des jeunes au Cameroun, figurent les avortements auxquels s’ajoute la prise en charge de l’infection à VIH. Afin de palier à ces problèmes, les experts des ministères de la santé, de la promotion de la femme et de la famille, de la jeunesse et de l’éducation civique, de la communication, des finances et de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire étaient réunis le 29 Août 2015 aux côtés du Cameroon national association for family welfare (Camnafaw).

L’objectif de cette assise était au finish d’«assurer au plus grand nombre de personnes l’accès aux services de la santé et aux droits sexuels et reproductifs (Sdsr) ». Comme l’a reconnu le président du bureau exécutif national de l’organisation non gouvernementale (Ong) associée aux organismes internationaux, ces assises se situent dans « une société camerounaise où chaque individu opère des choix informés dans un environnement favorable à la Sdsr ».

Toutefois, les barrières socioculturelles et juridiques, de même que financières demeurent, notamment pour l’année 2015, a précisé le président du bureau national de Camnafaw. Par ailleurs, la onzième assemblée générale nationale ordinaire des membres de l’Ong a été l’occasion de revenir sur l’urgence de l’extension et de la diversification de l’offre des services en santé de la reproduction (Ssr) intégrés de qualité qui tient compte du respect des droits et de la spécificité des groupes vulnérables. Il en va de même de la participation et le développement du leadership des jeunes en matière de santé de la reproduction grâce à l’implication de toutes les institutions.

Mobilisations tout azimut

Seulement pour l’année 2016, les prévisions s’annoncent en baisse au niveau de la communication interpersonnelle (Cip) qui pourrait se situer autour de19%. Aussi, le rapport présenté le week-end dernier a porté sur les orientations stratégiques effectuées et les réalisations pour la période de juillet 2014 Août 2015. En guise de solutions, les travaux à huis clos ont ainsi débouché sur des recommandations qui permettront d’affronter les défis qui attendent les jeunes afin de faire face aux menaces qui entravent l’initiative en faveur de la santé de la reproduction au niveau de la jeunesse. De fait, en matière de leadership et de gouvernance, la participation des jeunes est attendue, tout comme en termes de plaidoyer, un accent doit être mis sur une mobilisation en matière de ressources. En ce qui concerne la promotion des services de qualité, il s’agira aussi d’améliorer l’accessibilité tant géographie que financière des groupes les plus vulnérables et mettre un accent sur la communication avec les bailleurs de fonds.

Hervé Ndombong

 

Sources : Emergence No 574 du 31 Août 2015)

14/10/2015

OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE

Des Ong au Cameroun raffermissent leur position

Pour ces organisations, il faut pousser les politiques à avoir plus de volonté. Surtout après l’échec constaté dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).

jnmap.jpgAu Cameroun, les cibles nationales des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) n’ont pas été atteintes. Globalement, l’augmentation de la production est un impératif pour la sécurité alimentaire du pays pour réduire l'extrême pauvreté et la faim (Omd1). Malgré les indicateurs encourageants pour assurer l'éducation primaire pour tous (Omd2), de fortes disparités existent entre les différentes régions du pays. En dépit des efforts consentis dans le domaine de la santé (Omd 4, 5 et 6), la cible nationale n’est pas atteinte à l'horizon 2015. Afin de donner comme une seconde chance à des pays dans la même situation que le Cameroun, mais davantage pour booster les dynamique impulsée par les Omd pour répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde, les dirigeants du monde ont élaboré un programme ambitieux pour l'après-2015.

Intitulé : « Transformer notre monde : le programme de développement durable à l’horizon 2030 », ce programme s'articule autour de 17 objectifs mondiaux pour le développement durable et aborde de nombreuses problématiques tels : mettre fin à la pauvreté et à la faim, améliorer la santé et l’éducation, bâtir des villes plus durables, combattre les changements climatiques et protéger les océans et les forêts. Par crainte d’assister à un échec comme à la conclusion des Omd, la société civile au Cameroun a pris le taureau par les cornes. Sous l’impulsion de la Cameroon National Association For Welfare (Camnafaw), une Ong de santé camerounaise, une vingtaine d’organisations se sont mises ensemble. Elles organisent depuis peu, une série de rencontres qui ont pour but  « …de favoriser la création d’un cadre de concertation entre les organisations de la société civile et les pouvoirs publics avec l’addition des parlementaires pour permettre à la société camerounaise de se préparer par rapport aux nouveaux Objectifs de développement durable », explique Achille Ntamag, Secrétaire général du Bureau exécutif national de la Camnafaw.

Santé de la reproduction

L’objectif précise Emmanuel Ngappe, directeur exécutif, « est de former un bloc afin qu’ensemble, on puisse pousser le gouvernement à améliorer certaines conditions de nos populations. Il faut que celles-ci soient en bonne santé pour être productives. La pauvreté est ambiante. Il va falloir peut-être pas l’éradiquer totalement, mais au moins amener une majorité à avoir de quoi survivre». Entre autres problèmes évoqués, la question de la santé sexuelle et reproductive et les droits y afférents « qui sont encore pour nous un nouveau challenge. La société civile voudrait se préparer à être comme le bras armé du gouvernement camerounais lorsque ses différents défis vont se mettre en œuvre », renchérit Achille Ntamag. Parmi les défis, le Plan d’action de Maputo qui peine à être mis en œuvre. Or, certains de ces éléments se retrouvent dans les Odd. Ces organisations entendent se réapproprier ce Plan pour l’actualiser de 2015 à 2030.

La santé de la reproduction occupe une place prépondérante dans leur agenda.  Car, selon les statistiques le taux de Mortalité maternelle est de 782 décès pour 100 000 naissances vivantes. « L’on a tendance à ignorer les conséquences sociales dramatiques de cette situation », regrette Paul Atangana Ondobo, directeur des programmes. L’avortement reste un problème majeur au Cameroun car il contribue entre 20 et 40% aux taux de mortalité maternelle. Seules 34% des femmes enceintes font leurs 4 consultations prénatales ; 64%  d’accouchements assistés; 59,7% des femmes de 20 à 40 ans accouchent dans un établissement de santé. Cette situation est confortée par le paludisme, première cause d’avortement spontané ; la faible prévalence contraceptive, la fécondité précoce qui reste élevée à 15-19 ans et l’environnement socio-juridique peu favorable.

 

Nadège Christelle BOWA

sources: Le Messager n°4428 du vendredi 9 octobre 2015